Black tree appelle à une lecture verticale et horizontale.
Regard vertical. L’arbre représenté seul, en relief et brillant, vient montrer la considération voire l’omnipotence de l’individualité dans nos cultures modernes. L’individu en temps que tel est alors décortiqué. Les racines de l’arbre illustrent nos lignées trangénérationnelles : avant même de venir au monde, nous sommes le témoin d’une empreinte émotionnelle, ou se logent les mémoires de nos ancêtres, les schémas et les évènements vécus par nos parents, grands-parents, arrières grands parents. Le tronc de l’arbre sublime cette grande élévation, cet émerveillement que nous connaissons durant l’enfance. Cette longue évolution se transforme en explosion à l’adolescence, un feu d’artifice aussi fascinant que perturbant, un chaos qui tente de faire exister son être avec un départ multidirectionnel. Les branches naissent alors. Chacune des parties de nous qui a pu éclore se développent, les branches se font plus ou moins longues. A l’image des branchages, chaque aspect de notre personnalité se complexifie, s ‘essaie à différentes issues. L’arbre fini, c’est la maturation d’une vie entière qui se montre.
Regard horizontal. Se faire printemps, c’est prendre le risque de l’hiver. Vivre le bonheur, c’est prendre le risque du malheur. Il y a un avant, un pendant, un après. Ici l’artiste fait le choix d’un arbre en saison morte, l’arbre d’hiver n’en est qu’à une étape de son cycle. Un arrêt sur image où l’absence de feuilles illustre la sécheresse climatique. Pour autant, son arrière plan lumineux nous invite a voir la beauté de l’existant qui nous servira de force pour faire revenir le printemps avec une planète respectée, une cohabitation harmonieuse avec le vivant, des enfants heureux.